Les intervalles ou les moments de lucidité
Chaque jour, nous vivons différents états de la conscience. Du levée au coucher et même, pendant le sommeil jusqu'au réveil, nous expérimentons différentes perceptions de la réalité. Chaque transition vers un autre état de veille ou de sommeil est un passage à vide qui peut être aussi vécu comme un instant de lucidité. Cela peut arriver entre deux pensées, en traversant les effets et acceuillant la source les yeux ouverts ou entre deux états de conscience : le moment de l'éveil, l'épisode où nous sombrons dans le sommeil et même l'intervalle dans lequel nous naissons et mourons. Selon le bouddhisme tibétain, ces états s'appellent bardos.
Bardos
Le plus connu des bardos est celui de la mort ou l'expérience proche de la mort. Tous les méditants qui s’entraînent en temple à la méditation bouddhique tibétaine apprennent à lâcher prise sur cette «mort» en cultivant l'acceptation et le détachement à l'histoire personnelle. Au moment du décès, la personne se trouve confrontée au choix de partir vers une autre incarnation ou se libérer une bonne fois pour toutes de la souffrance humaine en laissant aller son attachement aux siens, à ses rêves et ses attentes pour enfin embrasser plus grand qu'elle-même : le Nirvana ou l'arrêt des cycles de réincarnation pour certains.
Selon moi - et de nombreuses écoles bouddhiques-, nous pouvons vivre un Nirvana dans la compréhension de la nature des choses et d'apprécier pleinement notre incarnation sur Terre.
« S’étudier soi-même c’est s’oublier soi-même, s’oublier soi-même, c’est être certifié par toutes les existences » Maître Dogen Zendo du Boulay
Les intervalles ou bardos deviennent des moments préparatoires et aussi des portes aux transitions nombreuses. Par elles, la réalisation pourrait survenir.
Tout le monde peut les expérimenter à toutes heures du jour et de la nuit. Il suffit simplement de pratiquer la méditation ou l'attention vigilante et vous y arriverez. Le quotidien est le terrain de jeu et toutes les occasions sont bonnes, surtout les mauvaises!
Les bienfaits de la lucidité
L'idée réside dans voir au-delà de ce qui se joue. Entre deux pensées, par exemple, vous pouvez choisir autrement ou carrément laisser tomber ce que vous êtes en train de vous obstiner à faire, pour vous laisser aller au meilleur de vous-mêmes. Ces moments deviennent de puissantes catharsis.
Soudain, l'attention que nous accordions à ce que nous nous acharnions à faire ou ne pas faire, s'étiole et nous avons l'impression de nous réveiller. Ces instants sont fréquents, hélas, la plupart du temps, nous vivons trop dans nos pensées, émotions ou sensations pour les constater. Il vous est arrivé de vous réveiller en plein sommeil et de vous dire: «je rêve!» Ces mêmes phénomènes surviennent en plein jour. Les reconnaître demande beaucoup d'attention, car ce sont des moments ténus. Ils durent à peine une fraction de seconde, mais le contact avec la réalité devient plus conscient, vous saisissez ce qui en est, car vous en avez l'expérience! L'identification aux émotions, aux pensées et aux émotions prend une autre perspective ; au-delà et à travers ceux-ci vous captez leurs essences: la vie. Vous ressentez la connexion au tout.
En les cultivant, nous arrivons à nous détacher de nombreux conflits et développons davantage de sérénité. Toutefois, cela ne se commande pas! C'est là l'apprentissage. Pour accueillir ces moments, il suffit d'observer ses pensées, ses émotions et ses sensations en s'en remettant au témoin en soi.
Le témoin; le point de départ
Le témoin est l'observateur en nous. Il ne juge pas, il ne fait que constater ce qui est. Pour connecter à celui-ci cela prend seulement un détachement avec ce que vous observez. Au lieu de juger l'émotion, la sensation et la pensée, vous prenez le temps de sentir, de voir et d'entendre ce qui est. En prenant conscience de cet espace de vie qui est entre les phénomènes et ce qui est « vous », vous vous détacher des phénomènes et vous identifier au témoin. Vous réapprenez à composer avec les pulsions de l'ego. Toutes les sensations, émotions et pensées ne font que passer. Vous développez un chemin de conscience et laissez aller vos vieux réflexes en vous abandonnant à votre Moi supérieur, celui qui sait ce qu'il y a de mieux pour vous!
Bonne méditation!
Michèle Rhéaume
Références:
Les six bardos, site web de Dhagpo Kagyu Ling : http://www.dhagpo-kagyu-ling.org/fr/index.php/multimedia/revue-tendrel/324-les-six-bardos
Bhuddaline: Nirvana site web: http://www.buddhaline.net/Nirvana,198
Verbe et pensée de Michèle Rhéaume est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Fondé(e) sur une œuvre à http://verbeetpensee.blogspot.ca/.
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Des rêves oubliés : un regard neuf sur d’anciens sites à pictogrammes dans l’Ouest canadien http://www.pc.gc.ca/fra/progs/arch/page8/juin-juin/reves-dreams.aspx |
Le plus connu des bardos est celui de la mort ou l'expérience proche de la mort. Tous les méditants qui s’entraînent en temple à la méditation bouddhique tibétaine apprennent à lâcher prise sur cette «mort» en cultivant l'acceptation et le détachement à l'histoire personnelle. Au moment du décès, la personne se trouve confrontée au choix de partir vers une autre incarnation ou se libérer une bonne fois pour toutes de la souffrance humaine en laissant aller son attachement aux siens, à ses rêves et ses attentes pour enfin embrasser plus grand qu'elle-même : le Nirvana ou l'arrêt des cycles de réincarnation pour certains.
Selon moi - et de nombreuses écoles bouddhiques-, nous pouvons vivre un Nirvana dans la compréhension de la nature des choses et d'apprécier pleinement notre incarnation sur Terre.
« S’étudier soi-même c’est s’oublier soi-même, s’oublier soi-même, c’est être certifié par toutes les existences » Maître Dogen Zendo du Boulay
Les intervalles ou bardos deviennent des moments préparatoires et aussi des portes aux transitions nombreuses. Par elles, la réalisation pourrait survenir.
Tout le monde peut les expérimenter à toutes heures du jour et de la nuit. Il suffit simplement de pratiquer la méditation ou l'attention vigilante et vous y arriverez. Le quotidien est le terrain de jeu et toutes les occasions sont bonnes, surtout les mauvaises!
Les bienfaits de la lucidité
L'idée réside dans voir au-delà de ce qui se joue. Entre deux pensées, par exemple, vous pouvez choisir autrement ou carrément laisser tomber ce que vous êtes en train de vous obstiner à faire, pour vous laisser aller au meilleur de vous-mêmes. Ces moments deviennent de puissantes catharsis.
Soudain, l'attention que nous accordions à ce que nous nous acharnions à faire ou ne pas faire, s'étiole et nous avons l'impression de nous réveiller. Ces instants sont fréquents, hélas, la plupart du temps, nous vivons trop dans nos pensées, émotions ou sensations pour les constater. Il vous est arrivé de vous réveiller en plein sommeil et de vous dire: «je rêve!» Ces mêmes phénomènes surviennent en plein jour. Les reconnaître demande beaucoup d'attention, car ce sont des moments ténus. Ils durent à peine une fraction de seconde, mais le contact avec la réalité devient plus conscient, vous saisissez ce qui en est, car vous en avez l'expérience! L'identification aux émotions, aux pensées et aux émotions prend une autre perspective ; au-delà et à travers ceux-ci vous captez leurs essences: la vie. Vous ressentez la connexion au tout.
En les cultivant, nous arrivons à nous détacher de nombreux conflits et développons davantage de sérénité. Toutefois, cela ne se commande pas! C'est là l'apprentissage. Pour accueillir ces moments, il suffit d'observer ses pensées, ses émotions et ses sensations en s'en remettant au témoin en soi.
Le témoin; le point de départ
Le témoin est l'observateur en nous. Il ne juge pas, il ne fait que constater ce qui est. Pour connecter à celui-ci cela prend seulement un détachement avec ce que vous observez. Au lieu de juger l'émotion, la sensation et la pensée, vous prenez le temps de sentir, de voir et d'entendre ce qui est. En prenant conscience de cet espace de vie qui est entre les phénomènes et ce qui est « vous », vous vous détacher des phénomènes et vous identifier au témoin. Vous réapprenez à composer avec les pulsions de l'ego. Toutes les sensations, émotions et pensées ne font que passer. Vous développez un chemin de conscience et laissez aller vos vieux réflexes en vous abandonnant à votre Moi supérieur, celui qui sait ce qu'il y a de mieux pour vous!
Bonne méditation!
Michèle Rhéaume
Références:
Les six bardos, site web de Dhagpo Kagyu Ling : http://www.dhagpo-kagyu-ling.org/fr/index.php/multimedia/revue-tendrel/324-les-six-bardos
Bhuddaline: Nirvana site web: http://www.buddhaline.net/Nirvana,198
L’ETAT INTERMEDIAIRE ENTRE 2 EXISTENCES : LE BARDO par Matthieu Ricard
Le livre des morts tibétains - La grande libération, DVD ONF,Yukari Hayashi , Barrie McLean et Hiroaki Mori, 1996, 45 min
Le livre des morts tibétains - La grande libération, DVD ONF,Yukari Hayashi , Barrie McLean et Hiroaki Mori, 1996, 45 min
Verbe et pensée de Michèle Rhéaume est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Fondé(e) sur une œuvre à http://verbeetpensee.blogspot.ca/.
