Liberté

 


Pendant très longtemps, j’ai cru que je pouvais être sauvée. J’étais persuadée que les guides avaient ce que je n’avais pas : la liberté.

Il en faut du courage pour être en paix avec sa souffrance. Qu’importe la source de la misère. Le malaise nous amène souvent à croire que nous sommes une idée, une sensation et/ou une émotion. Et pourtant !

C’est souvent le mal être qui nous amène à la méditation. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que la plupart des pratiquants  -guru inclus- ont ressenti une soif de guérison. Les temples attirent l’espoir. Que vous souffriez d’une maladie, d’un deuil, d’un déséquilibre, d’une blessure émotionnelle et simplement d’un besoin de rapatriement, les centres de méditation se composent de gens comme vous et moi. 

Vous n’êtes pas seuls. Vous avez cette connexion, cette part qui vous branche sur votre bien-être et le monde.

Je sais. Il est plus aisé de le dire que de le mettre en pratique. Mais personne ne le fera à votre place.  C’est à vous de faire cet effort. De briser vos chaînes de dépendance, de rompre avec les idées de survie, de trouver en vous l’acceptation de la maladie, l’accueil pour cette épreuve.

Accepter ce que nous refusons de nous-même, c’est la meilleure façon de s’aimer

Faire de sa peur, de sa honte et de sa souffrance, l’objet de sa méditation, peut mener à la libération. Ce que nous craignons devient une prise de conscience de laquelle nous apprenons à nous accepter dans notre intégralité. La maladie devient un moment d’apprentissage, l’addiction une introspection, le deuil un passage éclairé et l’handicap un révélateur.

Je peux être dans la souffrance, sans m’identifier à celle-ci. Je la laisse être en ressentant l’espace amoureux. Ma présence. Oui, cela fait mal. Je ne l’évite pas. Je laisse passer la douleur. Je m’attarde au centre de cette sensation. Si je demeure consciemment dedans un autre espace se révèle. Je constate que je suis beaucoup plus qu’une maladie, un deuil, un handicap ou une peur. Je suis la vie. Je peux enfin m’identifier à celle-ci et toucher à plus grand que mon corps.

Je n’offre pas de miracle et aucun de mes guides en ont créé. Ils m’ont aidée à mieux me comprendre. Toutefois, le chemin se fait souvent seul.

Les méditants sont humains : vulnérables et égotiques. Cela n’existe pas un méditant dépourvu d’égo. Nous avons tous un instinct de survie et sans lui nous serions morts depuis longtemps. L’égo nous aide à mesurer le danger et à nous protéger. Nous défendre est parfois nécessaire.

Les gens qui s’aiment

Il m’est arrivé de rencontrer des personnes avec qui je me sentais immédiatement bien, à ma place, dans l’harmonie et en sécurité. Avec qui je n’avais pas besoin d’argumenter à tous les jours. Des gens qui me laissaient être moi-même et qui ne me demandaient rien en retour. Ces gens-là acceptent qui ils sont. Ils savent reconnaître leur ego et ne se définissent plus par lui. Toutefois, je les ai surpris plus d’une fois à se démener avec l’instinct de survie. C’est impossible de vivre sans cette pulsion.

Un guru qui respecte ses besoins d’amour, de contrôle, de sécurité est un grand sage. Il ne joue pas au martyre. Les martyres font de très mauvais humains.

Se connaître c’est le point de départ. Le guru vous indique quelques pistes à observer, mais ne fait pas le travail de guérison. Vous le faites. Si cela peut vous apaiser, c’est souvent dans la solitude que la connexion à plus grand que soi se concrétise. Il y a dans la solitude, des réponses et une communion plus subtile dans la conscience. Cet invisible déborde d’amour !

Se perdre peut être le début d’une belle aventure !

Pour toucher cette part de nous qui ne meurt pas, qui ne change pas et qui ne demande rien, cela peut devenir le début d’une belle amitié avec soi-même. La peur d’être seul peut nous mener par le bout de nez, mais il s’agit d’une peur. Une émotion associée à une idée. Une croyance se décompose. Il suffit de plonger dedans au lieu de la fuir.

Vous savez cela et pourtant comme la majorité d’entre-nous vous pensez que quelqu’un ou quelque chose va vous sauver et vous libérer de votre souffrance.

La douleur psychique se transforme avec la prise de conscience. Cette liberté ne s’acquiert pas. C’est un changement de perspective. Nous sommes déjà cela. Nous incarnons cet alliage. Ce qui se manifeste provient de notre perfection. L’espace non dualisé : la lumière et l’ombre ne font qu’un. Il n’y a plus de bon, ni de mauvais. Tout naît de cet espace et tout y meurt.

Ces particules amoureuses se retrouvent dans chaque émotion, chaque sensation et chaque idée ainsi qu’entre les idées. Au lieu de conceptualiser, faites en l’expérience ! Vous n’atteindrez jamais cet état par la pensée. C’est du vivant. Du présent qu'il faut.

Demander de l’aide est également très sage. Je ne suis pas thérapeute. Juste méditante.

Faites-vous confiance. Si j’y suis arrivée avec l’armure égotique et mon arsenal de croyances, vous le pouvez également.

Vous trouverez dans ce blogue une foule d’informations, mais c’est à vous de choisir ce qu’il y a de mieux pour vous !


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